Un projet pour mieux gérer la pêcherie des pouces-pieds

Ces dernières années, les pêcheurs de pouces-pieds morbihannais constatent une diminution de la ressource sans parvenir à en identifier les causes. Pourtant plusieurs mesures ont déjà été adoptées, notamment une diminution du nombre de jours de pêche et une limitation du nombre de licences. C’est pourquoi, à la demande même des professionnels, le CDPMEM 56 a initié le projet ACDC (pour Amélioration des Connaissances pour une gestion Durable des pouCes-pieds).

Ce projet vise un double objectif :

  • Améliorer la connaissance de l’espèce pour une meilleure compréhension de la biologie à l’échelle locale (quantifier la ressource, connaître son état général et ses perspectives d’évolution)
  • Poursuivre les mesures de gestion déjà engagées et au besoin adapter la réglementation en vigueur afin de maintenir une gestion durable de la pêcherie

Le CDPMEM 56 entend ainsi favoriser la bonne santé économique de la pêcherie, soutenir les efforts des pêcheurs dans la gestion participative de la ressource, maintenir une gestion durable de l’espèce et préserver un métier qui a une forte identité et un savoir-faire spécifique dans le Morbihan. Le programme ACDC est d’autant plus pertinent qu’aucune étude n’a été réalisée sur les pouces-pieds depuis le début des années 2000.

Du fait de la fragilité de l’espèce, la pêche des pouces-pieds est très encadrée par le CRPMEM de Bretagne et le CDPMEM 56 : régime de licences, calendrier annuel, quotas, zones de pêche interdites…

Dans le Morbihan, l’activité se pratique surtout à Belle-Île et autour de Quiberon. Elle fait vivre 24 entreprises et représente près de la moitié du revenu des pêcheurs qui l’exercent, et même la totalité pour quelques armements. Le pouce-pied concourt donc au maintien des activités de pêche dans le Morbihan.

En 2021, 14 tonnes de pouces-pieds ont été vendus à un prix moyen de 13€/kg ; prix augmentant considérablement en fonction du marché ciblé et des périodes de l’année. Le prix de vente élevé de cette espèce en fait une ressource convoitée, notamment en Espagne et au Portugal où elle est davantage consommée qu’en France.

Le projet ACDC se déroule du 1er mai 2021 au 30 mars 2023 et est divisé en plusieurs phases :

  • Une réunion de présentation du projet a eu lieu en septembre 2021 avec les pêcheurs.
  • La recherche bibliographique et l’état de l’art sont finalisés. Les résultats seront présentés aux professionnels au printemps 2022.
  • Des entretiens individuels ont été menés auprès des pêcheurs et des visites de terrain ont eu lieu.
  • Le protocole d’évaluation des gisements à l’échelle du département a été co-construit avec les professionnels et les scientifiques de la station biologique de Roscoff (CNRS), et présenté aux pêcheurs lors d’une réunion le 25 février 2022.

Entre avril et septembre 2022, plusieurs nouvelles étapes sont prévues, notamment une réunion de validation des cartes et du protocole avec les professionnels, des sorties de repérage sur le terrain, des échantillonnages terrain et un test du protocole d’évaluation qui sera ensuite mis en œuvre tous les ans par les professionnels.

En tant que porteur du projet ACDC, le CDPMEM 56 en assure l’animation, le suivi et la coordination administrative. Il veille à y associer les professionnels et à leur communiquer les résultats. Ce programme est doté d’un budget de 64 271 euros, dont 80% de fonds publics (FEAMP, Région Bretagne) et 20% d’autofinancement par le CDPMEM 56. Pour mener à bien ce projet, et notamment son aspect technique, le CDPMEM 56 s’est assuré le soutien de trois bureaux d’études : Eureka Mer, Poséidon et Cochet Environnement.