GIVING ARTIFICIAL MONITORING INTELLIGENCE TO FISHING TRAWLS
(L’intelligence artificielle au service d’une pêche durable au chalut)
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Porteur du projet : IFREMER
Principaux partenaires : CDPMEM 56, société MARPORT, Université de Bretagne-Sud
Dates : 1er janvier 2019 – 30 juin 2023
Objectifs du programme
Les métiers du chalutage font face à une pression sociétale croissante, tant sur leurs prises accessoires que sur leur impact environnemental. D’où la nécessité de concevoir des engins de pêche plus sélectifs et plus respectueux de l’environnement marin. Actuellement la sélectivité des chaluts est essentiellement passive, à savoir que la fuite des espèces non désirées dépend des poissons eux-mêmes, de leur volonté (ou possibilité) de s’échapper ou non du chalut.
L’objectif du projet est de passer à une sélectivité active, à savoir que c’est le pêcheur qui prendra la décision de conserver ou non dans son chalut les poissons capturés en actionnant un dispositif d’échappement. Game of Trawls ambitionne de concevoir des techniques nouvelles qui permettront aux navires de contrôler de manière active leur sélectivité.
Financement
1 444 134 euros, dont 80% de fonds publics (FEAMP et Etat) et 20% par France Filière Pêche.
Actions envisagées
Game of Trawls entend adapter les avancées technologiques réalisées dans le domaine de l’intelligence artificielle et des réseaux de capteurs aux engins de pêche. Les capteurs identifieront en temps réel les espèces présentes dans le chalut (espèces ciblées comme prises accessoires), leur taille et leur abondance. Ces informations permettront aux pêcheurs de décider ou non d’actionner le dispositif d’échappement voire de changer de zone de pêche.
Rôle du CDPMEM 56
Le CDPMEM 56 a été sollicité pour coordonner les essais en mer à bord de navires de pêche. En effet, des prototypes de chalut seront d’abord testés à échelle réduite dans le bassin d’essai d’Ifremer à Lorient, puis disposés en taille réelle sur un navire pour s’assurer de leur transférabilité vers les pêcheurs.
Point d’étape
Dès le second semestre 2021, le projet avait démontré qu’un algorithme de deep-learning pouvait détecter et classifier les espèces de poissons présentes devant une caméra. Il a également été montré que l’algorithme a la capacité de piloter certaines parties des engins de pêche pour capturer ou non les poissons selon que ceux-ci soient ciblés ou non par le pêcheur. Des résultats qui prouvent donc la faisabilité technique du couplage intelligence artificielle / engin de pêche, ce qui est bien le but du projet Game of Trawls.
Des essais ont été réalisés dans le bassin de l’Ifremer à Lorient, puis en conditions réelles en 2022 et 2023 à bord de deux chalutiers pélagiques de Quiberon, le Marisis et l’Ar Ribler. Ces essais ont confirmé que le pêcheur a bien la capacité d’ouvrir (ou non) la trappe de déviation afin de conserver (ou non) ses captures. L’algorithme permet aussi de prévenir quand cette trappe de déviation doit être ouverte ou fermer. Les essais -qui vont se poursuivre au deuxième trimestre 2023- ont pour l’instant été réalisé sur trois espèces (sardine, maquereau, chinchard). Il reste encore à élargir la variété des espèces identifiables, améliorer la communication acoustique et à étendre Game of Trawls au chalut de fond, ce qui sera assez difficile de l’aveu même des animateurs du projet. Reste que ces deux dernières années ont permis des avancées très rapides de ce programme.
Si officiellement Game of Trawls se termine en juin 2023, il rejoindra en réalité dès janvier 2024 un consortium européen pour poursuivre les recherches.