Service Social Maritime : le couteau suisse social des marins

Association loi de 1901 créée en 2007, le Service Social Maritime (SSM) est l’interlocuteur privilégié des marins en matière de santé au travail, de difficultés sociales ou familiales, de reclassement professionnel et de qualité de vie au travail. Ses domaines d’intervention sont donc aussi divers que les problèmes d’invalidité suite à un accident du travail, le surendettement, les changements d’activité, les addictions, l’accès au logement ou la préparation de la retraite.

Présent dans 33 ports en France (métropole et départements d’outre-mer), le SSM dispose de 2 sites dans le Morbihan (Lorient et Etel) où interviennent 4 travailleurs sociaux et une secrétaire sociale. A Lorient comme à Etel, la majorité de ceux qui franchissent ses portes sont des pêcheurs (418 visites en 2022) et des marins du commerce (171 visites). Avec deux problématiques principales, la santé et le travail. Comme l’explique Céline Moreaux, responsable régionale Ouest du SSM : « En cas d’arrêt de travail prolongé, certains pêcheurs subissent une forte baisse de revenus, d’où des problèmes de surendettement ou de loyers impayés. Il n’y a qu’à la pêche que les marins peuvent passer de 4000 euros à 800 euros de salaire d’un mois sur l’autre. Nous leur indiquons alors les aides qu’ils peuvent solliciter, les leviers qu’ils peuvent actionner ». Travaillant en concertation avec le Service de Santé des Gens de Mer, le SSM est aussi sollicité en cas d’inaptitude définitive au travail. « Etre marin ce n’est pas qu’un métier, c’est aussi une identité et un mode de vie. Ne plus être apte, c’est comme un deuil. Nous les aidons à passer ce moment difficile et à rebondir », souligne la responsable régionale du SSM.

Le Service Social Maritime n’est pas une administration. Mais il assure le service social externalisé de l’ENIM et est engagé aux côtés de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales (CNAF) pour apporter un accompagnement social aux marins et à leurs familles. Son budget vient à 70% des armements et des marins, et à 30% de diverses structures dont l’ENIM, la CNAF ou la DGAMPA. « Nous n’avons pas de baguette magique ; nous sommes là pour écouter, conseiller et trouver des solutions. Les pêcheurs ne sont pas toujours à l’aise avec les procédures administratives. Il est essentiel d’anticiper d’éventuelles difficultés pour éviter que des problèmes simples au départ prennent des proportions énormes et deviennent difficiles à résoudre », insiste Céline Moreaux. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à contacter le SSM en cas de besoin. Mais on constate encore une certaine réticence à le faire de la part de nombreux marins. Comme on l’explique au SSM : « La pêche est un secteur où on n’aime pas demander de l’aide. Il y a une forme de fierté qui fait qu’on ne veut pas donner l’impression -à tort- d’être un assisté ». Pourtant, à force d’attendre, certaines difficultés simples deviennent impossibles à résoudre faute de leviers actionnés à temps.

Le SSM joue également les médiateurs lorsque le dialogue devient impossible à bord d’un navire. Il intervient sur les conduites à risque (drogue, alcool…) et facilite l’intégration des marins étrangers. Il reçoit en entretien individuel (toujours confidentiel) ou anime des réunions collectives. Vous pouvez joindre le SSM à Lorient par mail (lorient@ssm-mer.fr) ou par téléphone (02 97 37 44 00). Pour Etel : etel@ssm-mer.fr  ou  02 97 55 30 51