Publié le 19/09/2023
En juillet dernier, la réserve naturelle nationale (RNN) des Sept-Îles, au large de Perros-Guirec, a vu son domaine étendu de 280 hectares à 19 700 hectares, soit 65 fois plus. Une extension qui se fait entièrement sur le domaine maritime. Le gouvernement a opposé une fin de non-recevoir à la demande des Comités des Pêches d’être cogestionnaires de cette réserve naturelle ; c’est la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) qui en sera le responsable unique. Une décision qui suscite la colère des Comités car 64 navires travaillent toute l’année sur cet espace et ciblent poissons, coquillages et crustacés. Les voilà donc à la merci d’une ONG environnementale qui, par le passé, n’a pas caché son hostilité à l’égard de la filière. Les Comités des Pêches avaient pourtant participé avec sérieux aux travaux préparatoires à l’extension de la réserve des Sept-Îles et ils ont fait la preuve de leur compétence dans la gestion de la zone Natura 2000 des roches de Penmarc’h. La région Bretagne soutient notre demande de cogestion. Nous espérons donc d’autres propositions du gouvernement sur le mode de gestion des Sept-Îles.
Si ce sujet se passe dans les Côtes d’Armor, il concerne en réalité tous les départements bretons. Que se passera-t-il si le gouvernement décide de l’extension des réserves naturelles nationales de Groix ou des Glénans ? Les pêcheurs qui travaillent autour de Groix veulent-ils voir l’espace maritime géré par une ONG environnementale qui ignore tout de la réalité du métier ? Ce dossier prouve que les Comités des pêches doivent toujours rester vigilants pour défendre les intérêts des professionnels auprès des pouvoirs publics. Il prouve aussi que la planification maritime et le partage de l’espace marin seront de plus en plus des enjeux essentiels pour la pêche professionnelle. Les structures représentatives élues que sont les Comités des Pêches restent mobilisés et veillent au grain sur ces sujets, comme sur tous les autres.
Olivier Le Nézet
Président du CDPMEM 56
