Les ressources halieutiques

Voici quelques espèces emblématiques de la pêche morbihannaise

LA JULIENNE

Pêchée au chalut de fond ou à la ligne, la julienne -appelée aussi lingue franche- est un poisson démersal vivant entre 100 et 400 mètres de profondeur, sur des fonds rocheux. Son long corps cylindrique peut atteindre 2 mètres, sa tête est aplatie. Peu gras et sans arrêtes, la julienne se présente le plus souvent sous forme de filet ou de darne chez le poissonnier. Pêché au printemps et en été, c’est le poisson le plus débarqué au port de Lorient (2103 tonnes en 2020).

LA BAUDROIE

Pêchée au filet ou au chalut de fond, la baudroie -espèce benthique- est ciblée de février à mai. Dans le Golfe de Gascogne, le stock est exploité durablement ; sa biomasse est même en augmentation ces dernières années. En 2020, 1797 tonnes de baudroie ont été débarquées au port de Kéroman. Sa tête énorme la fait ressembler à un crapaud peu séduisant avec une grosse mâchoire, mais la baudroie est néanmoins très appréciée pour sa chair fine et sans arrête. Ses joues, son foie et sa queue font le bonheur des gourmets. Également appelé lotte sur les étals, la baudroie est un poisson riche en oméga 3.

LE MERLU

Également connu sous le nom de colin, le merlu se pêche au chalut, au filet ou à la palangre. Le stock est exploité durablement dans le Golfe de Gascogne, et la ressource est abondante toute l’année. Ce poisson maigre (0,7% de lipides) est riche en protéines, minéraux et vitamines B. Vendu entier ou sous forme de darne, il peut aussi se consommer froid. Lorient est le premier port français pour le débarquement du merlu (1726 tonnes en 2020). Le poisson a donné son nom à l’équipe de football professionnelle de Lorient, celle-ci ayant été créée en 1926 par des mareyeurs de Kéroman.

LE CONGRE

Vivant de préférence sur des fonds rocheux et sableux, le congre -parfois surnommé anguille des mers- se pêche essentiellement à la nasse ou à la palangre. Il s’attrape toute l’année, mais davantage à l’automne et en hiver. Le congre est boudé par les consommateurs à cause de ses arrêtes, il est pourtant excellent en soupe. La majorité des captures est exportée vers l’Espagne. Avec 400 tonnes en 2020, c’est le premier poisson débarqué au port de Quiberon.

La Langoustine

C’est le produit vedette de Lorient. Kéroman est en effet le premier port français pour la langoustine fraîche avec 722 tonnes débarquées en 2020. Essentiellement ciblée par les chalutiers de fond, la langoustine se pêche toute l’année, avec une saison principale d’avril à octobre. Vivant dans des terriers sur des fonds meubles, entre 20 et 800 mètres de profondeur, la langoustine doit mesurer au moins 9 cm pour être commercialisable. Le stock dans le Golfe de Gascogne est conforme au rendement maximal durable. Il est conseillé de l’acheter vivante sur les étals, elle sera encore meilleure.

Le Homard

Vivant surtout sur des fonds rocheux, le homard est pêché au casier. La saison court de mai à septembre. La taille minimale de capture est de 8,7 cm (longueur du céphalothorax). Depuis une dizaine d’années, le stock dans le Golfe de Gascogne est en hausse constante. Le roi des tables de fêtes doit s’acheter vivant en poissonnerie. Surgelé, il perd beaucoup de sa saveur.

Le Pouce-Pied

Ce crustacé atypique vit en grappes, fixé sur des rochers battus par les vagues, dans la zone de balancement des marées. Il est composé d’un pédoncule cylindrique gris couvert de petites plaques calcaires et s’attache à la roche par un puissant muscle et une substance adhérente qu’il secrète en permanence. Dans le Morbihan, la pêche se pratique essentiellement à Belle-Île et à Quiberon. Vue la fragilité de l’espèce, il s’agit d’une pêche très encadrée : 26 pêcheurs seulement qui ne travaillent que 4 jours par semaine, de février à juin et de septembre à décembre. Le quota est limité à 120 kg par jour et par pêcheur, la taille minimale de commercialisation est de 3 cm.

La Coquille Saint-Jacques

Dans le Morbihan, les principaux gisements de coquilles Saint-Jacques se trouvent en baie de Quiberon, dans les courreaux de Belle-Île et autour de Groix. La production annuelle est de l’ordre de 300 tonnes. Afin de trouver un juste équilibre entre protection de la ressource et rentabilité de l’activité, la pêcherie -qui se pratique à la drague- est très encadrée : limitation du nombre de licences, nombre de jours et temps de pêche restreints, taille minimale de capture fixée à 10,2 cm. Cette réglementation -adoptée à l’initiative des professionnels- est plus stricte que la réglementation européenne. Comme la plupart des produits de la mer, la coquille Saint-Jacques est riche en oméga 3, en vitamines A et B et en oligo-éléments.

La Palourde

Mollusque bivalve qui vit dans les fonds vaseux et sableux, la palourde se pêche principalement dans le Golfe du Morbihan, en pêche à pied. A marée basse, les professionnels grattent le sol à la main (le râteau est réservé aux seuls pêcheurs de loisir) ou ils se laissent flotter à la surface, équipés d’un très long tuba, et capturent les palourdes à la main. Dans une optique de pêche durable, la pêcherie est très réglementée : quota annuel de 130 tonnes et un maximum de 70 kilos par jour et par pêcheur sur le principal gisement de Truscat, dans le Golfe. Preuve de sa qualité : la palourde a été labélisée par le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan.

La Coque

Coquillage fouisseur qui vit à peine enfoncé dans le sable ou la vase, la coque est ciblée par les pêcheurs à pied et, dans le seul estuaire de la Vilaine, par les pêcheurs à la drague. Les pêcheurs à pied pêchent la coque en Petite Mer de Gâvres, dans le Golfe, en rivière d’Etel et en baie de Quiberon. Environ 120 professionnels ciblent ce coquillage, la taille minimale est de 2,7 cm et le maximum de capture est de 60 kg par jour et par pêcheur.