Economie et statistiques
Résolument tournée vers la mer, la Bretagne est la première région française pour la pêche professionnelle, assurant à elle seule 48% de la production nationale. Les 5068 pêcheurs bretons ont capturé, en 2014, 284.443 tonnes de poissons, thons, coquillages, crustacés et laminaires, pour un chiffre d’affaires total de 472 millions d’euros.
Le Morbihan a lui aussi une longue tradition maritime et la pêche est l’un des secteurs économiques majeurs du département. On y recense environ 1200 pêcheurs et plus de 400 bateaux. Près de 90% d’entre eux sont des artisans qui pêchent à proximité des côtes. En 2015, 27.696 tonnes de poissons, crustacés et coquillages ont été débarqués dans les deux criées du département, Lorient et Quiberon, pour un chiffre d’affaires cumulé de 89,67 millions d’euros, soit une hausse de 15% par rapport à 2014.

Photo : Jean Piel
Acteur essentiel du développement économique de l’agglomération, Keroman –le port de pêche de Lorient- est le 1er port français en valeur, le 2ème en tonnage (après Boulogne), le 1er port de l’Hexagone pour la langoustine vivante… Et évidemment le 1er port breton. Un port moderne, équipé des machines les plus récentes en termes de tri, de conditionnement, de mise en vente, et orienté vers une gestion durable et responsable de la filière.
Les chiffres l’attestent : en 2015, les volumes débarqués sont restés stables (-0,51%) avec 26.514 tonnes passées sous criée, pour un chiffre d’affaires de 84,6 millions d’euros (+11,7%). A cette débarque s’ajoutent les achats directs des 170 mareyeurs et transformateurs inscrits à la criée. Au total, près de 80.000 tonnes de produits de la mer sont traités chaque année à Keroman. Ces bons résultats sont principalement portés par la progression de la pêche fraîche au large (11.700 tonnes : + 9,43% en tonnage et +12,2% en valeur) tandis que la pêche côtière affiche un recul de 12,49% en tonnage (6458 tonnes) mais une progression de 10,77% en valeur. En 2015, le prix de vente moyen à Keroman a été de 3,19 euros le kilo. Outre les 600 pêcheurs lorientais embarqués à-bord d’une centaine de navires, Keroman représente 3000 emplois (des manutentionnaires aux fileteurs en passant par les administratifs) répartis dans 270 entreprises. Le merlu, espèce emblématique de Lorient comme le savent les passionnés de football, reste le poisson le plus débarqué de Keroman avec 3481 tonnes (8,1 millions d’euros de revenus). Viennent ensuite la lingue franche (2753 tonnes et 6,8 millions), le lieu noir (2627 tonnes et 4,6 millions) et la baudroie (2154 tonnes et 10,5 millions). Mais le produit star reste évidemment la langoustine : sixième en tonnage (1037 tonnes) mais première en valeur (11,6 millions d’euros).
En 2015, la 2ème criée du département –Quiberon- a enregistré 1182 tonnes de débarquement (+10%) pour un chiffre d’affaires de 5,07 millions d’euros (+18%). « La meilleure valorisation des produits a permis d’augmenter le prix moyen et, par conséquent, de fidéliser des bateaux qui débarquaient avant dans d’autres ports », explique Alexandre Lebrun, le directeur de la criée de Quiberon. A ces chiffres des deux criées du Morbihan s’ajoutent les prises des nombreux professionnels qui commercialisent leur pêche en direct, sans passer par une halle à marée. Un domaine difficile à quantifier mais non-négligeable dans un département où la pêche est majoritairement artisanale.
Ce panorama de la pêche dans le Morbihan ne serait pas complet sans évoquer la pêche à pied. Le Morbihan est le 1er département breton en la matière. 200 professionnels s’y consacrent, essentiellement en Vilaine, dans le Golfe du Morbihan et en Petite Mer de Gâvres. Les principales espèces ciblées sont les palourdes, les coques, les huitres, les pouce-pied et les bigorneaux. La pêche à pied est cependant confrontée, depuis 2012, à un grave problème de surmortalité des coquillages, notamment en Petite Mer de Gâvres et en Vilaine. Une surmortalité dont les causes sont inconnues : facteurs environnementaux, excès d’eau douce suite à de fortes précipitations, présence de bactéries, cycle naturel ? Cette situation menace la survie financière de plusieurs exploitations du département. Pour tenter de remédier à cette crise, le Comité Départemental des Pêches du Morbihan a réalisé en 2014 des semis de naissains de palourdes dans le Golfe du Morbihan et de coques en Petite Mer de Gâvres (voir les articles d’actualité ou les archives). L’objectif était de restaurer la ressource dans le respect strict de l’environnement. Les premiers résultats de ces semis sont encourageants, et la pêche à pied a connu, en 2015, de meilleurs résultats que les années passées, même s’ils demandent encore à être confirmés sur la durée.
La pêche demeure un secteur dynamique dans le Morbihan. Depuis 2009, la filière a même créé 250 emplois.
Débarquement en criée (chiffres 2015)
Volume | Valeur | |
Lorient | 26.514 tonnes | 84.6 millions € |
Quiberon | 1082 tonnes | 5.07 millions € |
Total | 27.696 tonnes | 89.67 millions € |
Répartition des navires par pêche
Petite pêche | Pêche côtière | Pêche au large | |
---|---|---|---|
Lorient | 48 | 34 | 10 |
Auray | 174 | 0 | 0 |
Vannes | 109 | 0 | 0 |
Total | 331 | 34 | 10 |